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[Pause chantier #9] Olivier Cesaro : « Cette situation inédite est l’occasion de faire évoluer l’organisation du travail »

L’entreprise Cesaro, c’est « une histoire de cœur, une aventure familiale » qui vient de fêter ses 80 ans. Depuis 1937, l’entreprise générale installée dans le Loiret rénove des maisons particulières : maçonnerie, taille de pierre, terrassement, menuiserie, ravalement. Elle prône des valeurs qui me sont chères : une productivité centrée sur l’humain, le respect du client et du salarié et une approche innovante des métiers du BTP.

Aujourd’hui, Olivier Cesaro a repris la gérance de l’entreprise familiale, avec une expérience transmise de génération en génération.
http://entreprisecesaro.com/

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Le confinement chez vous, c’est comment ?

Olivier Cesaro : J’habite près Orléans dans le Loiret, avec ma femme et mes deux enfants. L’ambiance à la maison est agréable, détendue et conviviale, avec presque un air de vacances ! Les enfants (10 et 13 ans) se sont organisés pour leurs devoirs. Ils ont développé leur autonomie, s’organisent et gèrent bien leur temps.

Je me rends au bureau tous les jours. Je dirige une entreprise familiale de 40 salariés. J’ai à cœur d’être présent pour évaluer la situation de l’entreprise et soutenir mes collaborateurs à distance. Aujourd’hui, je suis là pour les accompagner dans la reprise progressive de l’activité en toute sécurité.

« L’adversité a du bon, elle permet d’évoluer et grandir. »

Dans un mail envoyé à l’ensemble des salariés, j’ai tenu à les rassurer de la solidité de l’entreprise et notre engagement à trouver des solutions. Cesaro a déjà traversé des épreuves. Aujourd’hui, je ne peux pas surmonter celle-ci seul ! J’ai été agréablement surpris du nombre de volontaires prêt à la reprise. Une belle preuve d’attachement à l’entreprise !

Comment organisez-vous vos journées en confinement ? Travaillez-vous autrement ?

O.C. : Pour le personnel administratif organisé en télétravail, le premier mois a été une exploration en terre inconnue. Aujourd’hui, pour certains, il y a une prise de conscience des avantages à travailler en autonomie. Un sondage de Deskeo révèle d’ailleurs que 62% des Français voudraient faire davantage de télétravail après le confinement, en évoquant un gain de temps, de productivité et d’autonomie. J’en suis convaincu : cette situation inédite est en effet l’occasion de faire évoluer l’organisation du travail et la collaboration entre les équipes, de favoriser l’autonomie et l’agilité des collaborateurs.

Sur le terrain et depuis la publication du guide de préconisations de sécurité sanitaire de l’OPPBTP, l’activité a pu redémarrer progressivement. Pour ceux qui peuvent et ceux qui veulent, un maximum de souplesse a été accordé pour organiser au mieux leur vie pro et perso.

Depuis le 16 mars, 80% à 90% des chantiers sont à l’arrêt. Comment poursuivez-vous votre activité ?

O.C. : Après la publication du guide de préconisations de sécurité sanitaire de l’OPPBTP, nous avons évalué, chantier par chantier, si l’entreprise pouvait redémarrer l’activité tout en garantissant la santé et la sécurité des salariés. Mon objectif était que chacun se sente suffisamment protégé et en sécurité face au virus.

« L’activité n’est pas la même mais je mesure les effets positifs sur les collaborateurs. »

Nous avons ainsi adapté les différentes recommandations, défini les mesures de prévention en fonction de notre propre analyse de risque. Outre les consignes émises par les autorités sanitaires, l’ouvrier travaille seul et en toute autonomie sur site. Il dispose d’un paquetage composé de masques, gants, gels hydro alcooliques, lingettes désinfectantes pour nettoyer son camion, mais aussi son propre matériel et l’outillage de chantier. Côté transport et pour limiter les risques, chacun dispose d’un véhicule d’entreprise pour les déplacements domicile/chantier.

En raison des contraintes de sécurité, l’activité n’est clairement pas la même mais je mesure les effets positifs. L’autonomie est une grande source de motivation pour les collaborateurs, en plus d’augmenter le sentiment de bien-être et d’intégration sur le lieu de travail.

Comment anticipez-vous la reprise, l’après-confinent ?

O.C. : Selon mes prévisions les plus pessimistes : nous allons perdre près de 50% de notre activité sur six mois. On sait que le prix de certains matériaux va flamber, d’autres ne seront pas disponibles. Si l’industrie se remet en ordre de marche afin d’honorer les commandes et permettre la reprise des chantiers, il y aura forcément un trou dans la raquette.

L’une de mes priorités est donc d’accélérer la transformation numérique de l’entreprise pour une meilleure collaboration entre les équipes, sur le terrain et au bureau. Le suivi des ouvrages et l’anticipation des besoins en approvisionnements sont aujourd’hui essentiels.

L’adversité a du bon, elle permet d’évoluer et grandir. Il y a un besoin de solidarité, d’esprit d’équipe, d’avancer en confiance. Pour cela, on va devoir travailler autrement, être innovant et se former. Il y a aura un avant et un après-coronavirus. Et si nous, humains, ne comprenons pas ça, la nature nous renverra des messages encore plus violents jusqu’à ce qu’on comprenne.

Quels comptes inspirants conseillez-vous de suivre en ce moment ?

Propos recueillis par Marie Kerouanton le 14 avril 2020.

A vous de jouer maintenant !

Comment vivez-vous le confinement ? Partagez votre expérience dans les commentaires.

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