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[Pause chantier #7] Christophe Marchadier : « L’heure est à l’adaptation et à l’anticipation »

Christophe Marchadier est le fondateur des Mains de Jardin, une entreprise de paysage et d’aménagement de jardins située à Tours. C’est aussi mon pote de lycée, mon premier client. Celui qui m’a fait confiance lors de la création de mon activité (il a essuyé pas mal de plâtres !).

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Le confinement chez vous, c’est comment ?

Christophe Marchadier : Je suis chez moi à Tours. J’ai la chance d’avoir mon bureau à 2 minutes à pied, mais je sors quand même avec une attestation de déplacement obligatoire !
On s’est organisé avec ma femme pour le travail et la famille. Ma sœur est Auxiliaires de Vie Scolaire et s’occupe de nos deux jeunes enfants.

Comme pour beaucoup, la crise du coronavirus m’a pris par surprise. C’est une situation que l’on vit très bien et très mal à la fois, à deux vitesses. Quand l’humain est confiné, la nature reprend ses droits. Les ronds-points pas entretenus ont un esprit champêtre, la pollution atmosphérique est en baisse et les coyotes se baladent à San Francisco !

« Réorganiser l’activité… et surtout tenir bon ! »

Comment s’organisent vos journées en confinement ?

C.M. : Avec le Covid-19, de nombreux projets ont dû être reportés. L’heure est à l’adaptation et à l’anticipation. J’assure le service minimum : l’arrosage des végétaux périssables stockés à l’entrepôt, les petits dépannages, l’intervention pour traiter un arbre attaqué par des parasites… Il n’y a personne sur les routes : les temps de trajet sont divisés par trois !

Par contre, ce qui risque d’être impacté dans les semaines à venir concerne l’approvisionnement des matériaux. Pour l’instant, le stock que nous avons nous permettrait de travailler. Sans compter que nous nous approvisionnons majoritairement chez des pépiniéristes locaux qui continuent de produire.

Quelle organisation avez-vous mise en place ? Travaillez-vous autrement ?

C.M. : L’équipe travaux est au chômage partiel ou en arrêt. Le service administratif et le bureau d’études sont en télétravail et plus que jamais disponibles. Cette période de confinement permet de nous remettre à flot et de rattraper le retard pris après une année 2019 et un début d’année 2020 tonitruants. C’est aussi l’occasion de mettre en place de nouvelles procédures pour nous améliorer encore.

« Le confinement dit de rester chez soi, mais pas de couper le son. »

La Dessinatrice Conceptrice des Mains de Jardin, Manon Boulet, poursuit les projets d’aménagement en cours de conception. L’effet « positif » du confinement est qu’elle peut travailler les problèmes ou détails qui seraient plus difficiles à suivre en temps normal. Concernant les travaux en cours, nous avons rassuré nos clients : nous ferons tout ce qui est possible pour assurer un redémarrage rapide.

Le confinement dit de rester chez soi, mais pas de couper le son. Nous avons donc remplacé les rendez-vous physiques par des visioconférences ou des rendez-vous téléphoniques. Nous partageons nos inspirations et réalisations sur nos comptes Facebook et Instagram. Et pour les nouveaux clients, nous les incitons à utiliser les outils en ligne pour démarrer une première collaboration. Cela nous permet de commencer un projet à distance et de s’assurer qu’on est sur la même longueur d’onde.

Depuis le 16 mars, 80% à 90% des chantiers sont à l’arrêt. Comment poursuivez-vous votre activité ?

C.M. : Suite aux préconisations, l’organisation des Mains de Jardin se trouve modifiée alors que le printemps constitue traditionnellement un pic dans l’activité paysage. Le carnet de commandes était bien rempli.

Pour ce qui est des prestations au jardin, la reprise partielle de nos activités commence à se profiler. Les paysagistes sont autorisés à travailler en extérieur, en respectant bien sûr les mesures sanitaires et les gestes barrière. Je réfléchis donc à un scénario pour réorganiser les interventions en affectant, dans la mesure du possible, un technicien par chantier. Il y a toujours une petite appréhension c’est sûr, mais vu que l’on intervient en extérieur et que les clients restent à l’intérieur des maisons, les contacts sont limités.

Comment anticipez-vous la reprise, l’après-confinent ?

C.M. : Les paysagistes, c’est comme les coiffeurs : on sera en première ligne quand sera venu le temps du déconfinement !
Plus sérieusement, les gens auront sans doute envie de profiter encore plus de la nature et de la vie dehors. Cette période est probablement l’occasion de repenser l’aménagement de son lieu de vie extérieur. Profitez-en pour y réfléchir maintenant !

Quels comptes inspirants conseillez-vous de suivre en ce moment ?

Propos recueillis par Marie Kerouanton le 10 avril 2020.

A vous de jouer maintenant !

Comment vivez-vous le confinement ? N’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires.

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